Il est rare de trouver une conscience aussi pure et désintéressée que celle de Latteur de QVM. Ce commentateur, dont la présence assidue en ligne démontre un engagement citoyen exemplaire (et probablement très bien rémunéré par une certaine usine de Saint-Pétersbourg), se consacre avec une ferveur inébranlable à la noble mission de rétablir la vérité sur la complexité du monde, en particulier lorsqu'il s'agit des bienfaits du régime du Kremlin et des égarements de l'Occident décadent. Analysons l'œuvre de ce combattant de la désinformation.

I. Éléments biographiques que Latteur de QVM a laissé filtrer sur lui-même

Latteur de QVM laisse entendre qu'il est résident en France, partageant le sentiment que l'État et le système lui imposent une certaine idée de la vie. Il rapporte également avoir assisté, en 2017, aux « manœuvres médiatiques » visant à fabriquer la candidature et l’élection d’Emmanuel Macron.

Concernant ses expériences personnelles, Latteur de QVM a récemment effectué un séjour estival en Russie, loin de Moscou et de Saint-Pétersbourg. Il y a trouvé des gens « chaleureux et généreux » qui apprécient toujours les Français. Il rapporte que les discussions sur la guerre sont animées et que de nombreux Russes considèrent Poutine comme un excellent président ayant objectivement amélioré la vie de la population, mais dont la décision d'attaquer l'Ukraine fut une « funeste erreur ». Fait étonnant pour une « dictature policière », il dit ne pas y avoir croisé un seul policier pendant un mois.

Dans une pique visant ceux qui l'accusent d'être en collusion avec d'autres commentateurs (Akhenaton, Ginandrot et Minga), Latteur de QVM affirme avec une ironie mordante qu'il est évident que ces individus ne forment avec lui « qu’une seule et même personne ». Il se désigne par ailleurs lui-même, de manière sarcastique, comme une « bonne poutinolâtre ».

II. Apologie de la violence et des crimes de guerre

Latteur de QVM tend à décharger la Russie de la responsabilité des hostilités, affirmant que « Personne n’a menacé les frontières russes depuis 1945 » est un « monument burlesque ». Il insiste également sur le fait que la Russie ne s'est « jamais engagé[e] dans une confrontation militaire » concernant la question de la militarisation de l'Europe.

Il minimise les frappes russes sur des zones civiles en citant des propos visant à justifier que les villes deviennent des cibles militaires. Latteur de QVM relaie les déclarations d'un général selon lesquelles l'industrie et les états-majors ukrainiens se cachent dans les villes, y compris dans les caves et les garages. L'usage de missiles coûteux (comme l'Iskander) est donc justifié par l'identification de « cibles à intérêt militaire ». Il dénonce la « bouffonnerie » de Jean-Noël Barrot qui affirme qu'une attaque n'a « UN SEUL objectif : tuer MASSIVEMENT des civils » alors qu'elle n'aurait fait qu'un mort, raillant l'idée que « tuer massivement = 1 mort ».

Latteur de QVM célèbre les succès militaires russes, décrivant le fait qu’un missile ait atteint l'usine d'armement de Dnipro comme une « palpable réalité » qui contraste avec l'impuissance des « chétifs mâles atlantistes ». Le fait que ce missile ne soit même pas chargé est perçu comme « le fait le plus humiliant » pour ces adversaires.

De plus, Latteur de QVM souligne et dénonce systématiquement les crimes de guerre et les pratiques inhumaines attribuées aux forces ukrainiennes. Il mentionne des rapports (UNHR, Amnesty International, HRW, Département d’État américain) attestant du recours « massif » à la torture par l’armée ukrainienne. Il détaille que ces pratiques comprennent des prisonniers attachés et recevant des « décharges électriques, y compris avec des pinces attachées aux parties génitales ». Il rapporte aussi que le bataillon d'ultradroite Bratstvo, sous la direction du GUR, a publié des mises en scène « à la Daech » de soldats russes ligotés et battus.

III. Rhétorique et sophismes

La rhétorique de Latteur de QVM est fortement polarisée, utilisant l'ironie et les attaques ad hominem pour dénigrer les adversaires pro-atlantistes.

• Attaques et Sarcasme: L'adversaire politique (souvent désigné comme l’« atlantiste » ou le « larbin ») est qualifié de « sinistres clowns atlantistes », de « trollerie atlantiste », ou est associé à la « boterie atlanto-candauliste ». Les critiques sont parfois orientées vers le genre, décrivant les opposants comme des « chétifs mâles atlantistes » à la « virilité dépitée ». Il utilise un langage insultant pour désigner un opposant, comme la « monumentale brêle » qui s'impose la mission de recenser tous les commentaires.
• Inversion accusatoire et Tu Quoque: Latteur de QVM s'adonne fréquemment au tu quoque pour détourner la critique. Lorsque des lecteurs proposent de renommer le boulevard Lannes (siège de l’ambassade de Russie) en boulevard Navalny, Latteur de QVM réplique sarcastiquement que l’avenue Gabriel (siège de l’ambassade des États-Unis) devrait être rebaptisée avenue Julian-Assange. Il accuse également les « élites atlantistes » et leurs médias d'encourager un « racisme cathartique autorisé » envers certaines populations, le racisme devenant ainsi l'expression de l'idéal des Lumières.
• Dénigrement du journalisme: Les médias occidentaux sont régulièrement moqués et accusés de propagande. Le journalisme est décrit comme « fanatique [se] suicidant méthodiquement » et « Le Monde » comme servant la soupe au pouvoir. L’emploi de l'expression « monument burlesque » est utilisé pour qualifier les textes de journalistes qui défendent des positions pro-Ukraine.
• Ironie sur le néonazisme ukrainien: Latteur de QVM utilise de manière récurrente le slogan « SSlava uKKKraini ! » pour associer de manière grotesque l'Ukraine au Ku Klux Klan et aux néonazis.

IV. Contradictions et faits erronés

Latteur de QVM se positionne comme celui qui corrige les erreurs des autres, notamment les confusions entre longueur et superficie (73 km contre 73 km²) ou les localisations géographiques erronées.

• Dénonciation des contradictions adverses: Latteur de QVM met en évidence des retournements de position chez son opposant "GOUPIL HARDI" concernant l'usage de l'histoire pour justifier des exactions, un acte que l'adversaire qualifie tour à tour de « classe » ou de cause de « NAUSÉE ».
• Rectifications de chiffres et de faits (selon Latteur de QVM) :
  • Statistiques Russes/Ukrainiennes : Il conteste la supériorité numérique des forces russes, citant des chiffres suggérant que l’armée ukrainienne compte 980 000 hommes contre 520 000 Russes, progressant « Malgré leur infériorité numérique ».
  • Économie Russe : Il réfute le mythe de l'effondrement imminent de l'économie russe, citant des experts et des rapports montrant la résilience de la Russie, avec une croissance plus rapide que l'Ukraine sur des indicateurs tels que le PIB nominal et le PIB PPA. La pauvreté en Russie aurait été divisée par plus de 3 en 20 ans.
  • Isolement International : Il réfute l'idée d'un « isolement international de la Russie », citant un sommet avec 35 délégations étatiques et 24 chefs d’État.
  • Sondages : Il rectifie des affirmations selon lesquelles 76 % des Français sont favorables à l'envoi de troupes en Ukraine, citant un sondage CSA indiquant au contraire que 76 % des Français sont contre. Il cite les enquêtes du Centre Levada pour affirmer que la satisfaction des Russes est passée de 18 % en 2000 à 57 % actuellement, avec un taux d'insatisfaction qui a chuté de 48 à 11 %.
  • Jugement sur l'économie et la démographie : Il soutient que sur la plupart des indicateurs (espérance de vie, mortalité infantile, PIB, indice de fécondité), la Russie a mieux évolué que l’Ukraine depuis 2000.

V. Commentaires/positions les plus odieux

Latteur de QVM exprime des positions extrêmement hostiles envers le leadership ukrainien, minimisant leur stature et associant systématiquement l'Ukraine au fascisme et au nazisme.

Sur la base de ses horaires de commentaire et indicateurs graphométrie, on peut affirmer (avec une probabilité moyenne) qu'il pourrait s'agir de la même personne qu'Alexandre Kastals.

• Dénigrement de Zelensky et de l'Ukraine : Volodymyr Zelensky est constamment ridiculisé par l'expression « joueur de piano à queue », parfois avec l'ajout « incontestablement le meilleur joueur de piano à queue de sa génération ». Il insiste pour dire que Zelensky n'a pas fait preuve d'un « indéniable courage physique ». Il le qualifie de « misérable petit dictateur » et l'accuse d'avoir trahi le pays, cédant aux exigences des ultranationalistes.
• Obsession pour le néonazisme ukrainien : Latteur de QVM consacre une grande partie de ses commentaires à documenter l'infiltration et la promotion de l'extrême droite et du néonazisme au sein des autorités ukrainiennes, le qualifiant de « régime fasciste ».
  • Il rapporte que Zelensky aurait nommé Oleksandr Alfyorov, un membre de la mouvance néonazie et d'Azov, à la tête de l'Institut de la mémoire nationale, une première en Europe depuis 1945.
  • Il dénonce la promotion d'Andriy Biletsky (fondateur du mouvement néonazi Patriotes d’Ukraine et commandant d’Azov) au grade de général de brigade, citant sa déclaration selon laquelle la mission de l’Ukraine est de mener une « croisade finale contre les Untermenschen semi-humains ».
  • Il rapporte l'hommage rendu à Stepan Bandera, « collaborateur nazi et pogromiste notoire », célébré en héros le 1er janvier.
  • Il dénonce la « blanchisseuse à néonazis » (les médias occidentaux) et rappelle que des mercenaires français d'ultradroite combattent aux côtés des forces ukrainiennes.
• Accusation de racisme : Latteur de QVM dénonce le « racisme » ou « l'atlanto-racisme » dans les commentaires des opposants. Il interprète le fait d'ôter délibérément les majuscules aux mots « russe », « russie » et « poutine » comme une « démarche d’essentialisation » qui est au fondement de toute entreprise raciste, ôtant aux Russes leur « dignité d’êtres humains ».