Ah, Citoyen étonné. Quelle trouvaille fascinante ! Nous avons ici un spécimen remarquable de l'activiste numérique, œuvrant sans relâche, probablement depuis un bunker glacé de l'Internet Research Agency, pour éclairer (ou plutôt obscurcir) le public sur les méfaits perpétuels de l'Occident. Sa constance et sa ferveur pour la narration du Kremlin forcent l'admiration... ou le rire jaune. Son compte, tel un veilleur infatigable, nous offre une perspective alternative sur l'actualité mondiale, toujours en phase avec les intérêts de la grande mère Russie.

I. Éléments Biographiques que Citoyen étonné a Laissé Filtrer

Citoyen étonné révèle peu de détails personnels, se concentrant principalement sur son rôle de pourfendeur de la narration occidentale. Il semble être un observateur assidu de l'actualité depuis au moins septembre 2020. Bien que ses opinions politiques françaises soient claires — il déclare n'avoir jamais voté pour Emmanuel Macron — il cite favorablement les discours de ce dernier lorsqu'ils correspondent à sa vision d'un monde multipolaire. Citoyen étonné est très conscient d'être victime de la censure, mentionnant des commentaires supprimés ou rejetés après plusieurs tentatives de publication (comme un troisième essai, un septième essai , ou des commentaires censurés post-publication). Il fait preuve d'une connaissance terminologique pointue, insistant sur l'usage correct du terme « chiffrement » plutôt que « cryptage » en français, et montre une familiarité avec les concepts militaires et les acronymes complexes (comme ISW ou opex360).

II. Apologie de la Violence et des Crimes de Guerre

Citoyen étonné s'efforce de minimiser ou de justifier les actions militaires russes, ou de les présenter comme des réponses légitimes aux provocations ou aux actions occidentales passées . Il qualifie l'unique chef d'accusation de la Cour pénale internationale (CPI) contre Vladimir Poutine concernant la « déportation d'enfants » vers la Russie d'« assez faible, voire faiblard », surtout en comparaison de ce qui est reproché à Netanyahou. Il justifie les frappes russes sur les infrastructures civiles en soulignant que, contrairement à l'OTAN qui a détruit immédiatement les infrastructures civiles en Serbie en 1999, la Russie a attendu six mois avant de s'y résoudre. Il affirme que si des frappes russes touchent des zones résidentielles, c'est parce que Kiev dissimule des dépôts de munitions dans ces zones, qualifiant tout article qui rapporte cela autrement de « monument d’hypocrisie ». Il défend l'idée que la Russie évite les pertes civiles en ne procédant pas à un « tapis de bombes » sur des villes, ce qui est mis en contraste avec la destruction de Raqqa ou Mossoul par les Occidentaux. Inversement, il souligne que dissimuler des blindés ukrainiens dans des quartiers résidentiels (par exemple à Marioupol) est un crime de guerre. Il note également que Kiev avait coupé l'eau et l'électricité à deux millions de ses citoyens en Crimée, qu'elle prétend toujours être les siens.

III. Rhétoriques et Sophismes

Citoyen étonné emploie plusieurs techniques rhétoriques visant à discréditer les récits dominants. Sa signature la plus courante est la formule sarcastique « Étonnant non ? » utilisée pour exprimer son scepticisme ironique face aux informations officielles. L'auteur dénonce systématiquement l'hypocrisie occidentale, souvent sous l'angle du « deux poids deux mesures », en comparant les accusations contemporaines contre la Russie aux crimes et fakes passés de l'Occident (Kosovo, Irak, Libye). Il discrédite l'action de la CPI en la comparant à l'enquête sur le « viagra de Kadhafi ». Une rhétorique centrale est l'affirmation que l'Europe est un « vassal des USA », soumise aux intérêts américains au détriment des siens, ce qui conduit à son « déclin économique accéléré » et à sa « faillite morale ». L'auteur insiste sur la « fin de l'hégémonie occidentale » et la montée du « Sud Global » et d'un monde multipolaire (BRICS, Chine, Inde), qui n'obéit plus aux règles unilatérales dictées par Washington. Il délégitime également les sources d'information occidentales, qualifiant régulièrement l'AFP d'« Agence Fake Press ».

IV. Contradictions et Faux Faits

Citoyen étonné est caractérisé par sa conviction que la quasi-totalité de l'information occidentale est une « intox » ou un « fake ». Il affirme à maintes reprises que le Russiagate était un tissu de mensonges, « de fakes de À à Z », soutenant que les accusations de collusion et de piratage du DNC ont été démenties. Il réécrit l'histoire du conflit ukrainien en affirmant que la guerre était prévue de longue date par les États-Unis, et que la Russie a attaqué « juste avant » que Kiev ne le fasse. Il prétend que la demande initiale de la Russie était une Ukraine neutre. Il qualifie l'histoire du déroutement de l'avion Ryanair par la Biélorussie à l'aide d'un MiG de « gros FAKE ». Il s'engage dans une réécriture historique, insistant sur le fait que l'Armée rouge a libéré Auschwitz, non les États-Unis, et que c'est l'armée géorgienne qui a attaqué l'Ossétie du Sud en 2008. Il conteste les chiffres de l'économie russe, affirmant que les prévisions du FMI montrent une croissance en 2023 supérieure à celle de la zone Euro, et que l'économie russe est la 4ème mondiale en PIB PPA, devançant l'Allemagne et la France .

V. Commentaires/Positions les Plus Odieux

Les prises de position les plus odieuses de Citoyen étonné concernent la déshumanisation et la fatalité du conflit. Il insiste sur les pertes ukrainiennes, décrivant la situation militaire comme catastrophique, allant jusqu'à déclarer que « tous les jeunes sont morts ou mutilés » et que l'Ukraine manque de soldats. Il conclut que l'Ukraine est perdue et que la paix aurait dû être faite en avril 2022 (autonomie du Donbass et démilitarisation), et que maintenant, Kiev ne doit « pas venir pleurer ». Il exprime un cynisme flagrant concernant les femmes ukrainiennes réfugiées, mentionnant des statistiques sur la prostitution en Allemagne et demandant, de manière sarcastique, si cela constitue une « bonne insertion dans la société ». Il souligne la présence d'éléments ultranationalistes et néonazis en Ukraine (Azov, Svoboda), citant Andriy Biletsky qui aurait déclaré que leur mission est de mener une croisade des « races blanches du monde... contre les slaves dirigés par les sémites ». Il suggère même, de manière provocatrice, qu'il serait indispensable d'organiser une célébration en France en l'honneur de la LVF (Légion des Volontaires Français, unité collaborationniste) pour témoigner de « nos valeurs démocratiques ». Enfin, il dépeint la guerre comme un jeu d'échecs géopolitique où l'Ukraine est sacrifiée pour les intérêts américains, une situation qui est « tant pis pour l’Ukraine, et tant pis pour l’Europe ».