I. Éléments biographiques

Comment pour les autres commentateurs n'utilisant pas un pseudonyme, rien ne prouve que Denis Monod-Broca soit effectivement le contributeur opérant dans les sections de commentaires du monde.

Denis Monod-Broca divulgue plusieurs éléments personnels qui définissent son cadre d'analyse et son identité . Il se présente comme un simple Français anonyme, précisant qu'il écrit depuis Paris et qu'il est Français. Il affirme sa volonté de le rester et se considère comme un citoyen français s'efforçant d'être un bon citoyen.

Il se positionne comme un chrétien qui tente d'appliquer les principes religieux, voyant ses propres fautes avant celles d'autrui . Il fait également référence au fait d'être moqué comme un « ouin-ouin catho » .

Il utilise régulièrement le pronom « nous » pour désigner la France, l'Europe ou l'Occident, soulignant ainsi son appartenance, même s'il est en profond désaccord avec leurs politiques. Il s'identifie comme un opposant à la politique belliciste et servile de la France , se décrivant comme un partisan de la liberté de pensée, de la vérité et de la paix .

II. Apologie de la violence et des crimes de guerre

Denis Monod-Broca ne formule pas une apologie directe des crimes de guerre russes, mais il justifie l'agression de la Russie comme une réaction inéluctable aux actions occidentales, tout en minimisant les intentions criminelles russes et en accusant l'Occident de complicité dans le sacrifice de l'Ukraine .

Il affirme que toutes les guerres sont faites pour se défendre et que l’attaque russe a répondu aux provocations, menaces et menées états-uniennes . Selon lui, la Russie a réagi après avoir franchi "toutes les lignes rouges russes". Il insiste sur le fait que l'objectif russe n'est pas de tuer des civils ukrainiens, mais de bombarder des infrastructures, comparable à ce que l'OTAN a fait en Serbie en 1999.

Il impute la violence et la prolongation du conflit au camp occidental, qualifiant l'entêtement occidental d'« aveugle que criminel » et soulignant que « Nous sommes les bourreaux ». Il considère que le camp occidental est coupable d'avoir délibérément provoqué la Russie et de poursuivre cette escalade infernale .

Il établit une distinction idéologique entre le régime russe et le nazisme, affirmant que le régime russe est nationaliste et conservateur, mais non raciste ni impérialiste ni fasciste, contrairement au régime nazi .

III. Rhétorique et sophismes

La rhétorique de Denis Monod-Broca repose largement sur l'inversion des accusations et la création d'une fausse équivalence morale entre les parties belligérantes :

• Sophisme de la Rivalité Mimétique et de la Faute Partagée : Il martèle que l’Occident et la Russie sont engagés dans un « mécanisme anthropologique vieux comme le monde » qu'il nomme « escalade », « montée aux extrêmes » ou « rivalité mimétique ». Il accuse les deux camps d'être des « doubles » , convaincus chacun de l'innocence de son propre camp . Il résume souvent cela par la phrase que « les fautes occidentales n’innocentent pas la Russie, et réciproquement ».
• Inversion de l'Accusation de Propagande : Il accuse systématiquement la presse occidentale de relayer la propagande américaine/otanienne . Il affirme que la propagande occidentale fait le travail du Kremlin à sa place en sous-estimant la Russie . Il dénonce la diabolisation de Poutine par la « foule otanienne ».
• Usage de l'Analogie Historique : Il établit des parallèles entre la soumission de la France de Vichy au IIIe Reich et la soumission de la France actuelle à l'« empire otanien » . Il compare les Occidentaux aux « ayatollahs de l’atlantisme ».
• Dénonciation du Simulacre : Il utilise fréquemment les termes « simulacre », « illusion » et « mensonge » pour discréditer les actions et les déclarations occidentales, y compris l'idée de la « souveraineté européenne » ou le soutien militaire à l'Ukraine. Il juge que le soutien occidental à l'Ukraine n'est qu'un « simulacre » .

IV. Contradictions et faits erronés

Denis Monod-Broca expose des positions qui contredisent le consensus factuel ou ses propres affirmations :

• L'invasion de la Crimée : Il affirme que la Russie n'a pas à proprement parler envahi la Crimée en 2014, mais que la garnison russe sur place a suffi à chasser l’armée ukrainienne « sans effusion de sang ».
• L'intégration de l'Ukraine à l'OTAN : Il maintient que « L’Ukraine n’est pas dans l’Otan mais l’Otan est dans l’Ukraine » et que « L’entrée de facto de l’Ukraine dans l’Otan est à l’origine de la guerre en cours », mais note aussi que les débats sur son adhésion formelle sont des « simagrées ».
• Le régime russe : Il soutient que la Russie s'est rebellée contre la tyrannie états-unienne et cite des données suggérant une économie russe solide avec une croissance de près de 4%, contredisant le discours occidental sur l'échec des sanctions .
• Les pertes ukrainiennes : Il affirme qu'il est faux que seulement 31 000 soldats ukrainiens soient morts et suggère qu'il manquerait un zéro, impliquant un chiffre d'au moins 310 000 morts . Il rappelle que l'armée ukrainienne est « défaite, exsangue, à bout » .
• Navalny : Il corrige l'appellation de Navalny comme "principal opposant" à Poutine, le décrivant plutôt comme le plus pro-occidental des opposants .
• Le rôle de Johnson dans les négociations : Il prétend que Boris Johnson est allé à Kiev en avril 2022 pour « faire capoter les discussions » de paix qui menaçaient d'aboutir.

V. Commentaires/positions les plus odieux

Les commentaires les plus extrêmes sont ceux qui dénoncent l'instrumentalisation et le sacrifice des vies ukrainiennes par l'Occident :

• Le Sacrifice des Ukrainiens : Denis Monod-Broca accuse l'Occident de chercher la poursuite de la guerre jusqu'à la destruction complète de l'armée ukrainienne. Il utilise des expressions comme « Jusqu’au dernier Ukrainien sans doute » et insiste sur le fait que l'Ukraine est la « victime sacrifiée » par l'Occident. Il a « honte » de cette « façon de faire la guerre par procuration » .
• Menace Nucléaire : Il évoque explicitement deux issues possibles à l'escalade : soit la capitulation de l'armée ukrainienne, soit des « bombes atomiques russes sur quelques cibles européennes soigneusement choisies puis traité de paix ». Il se réfère également à l'expert Karaganov pour avertir que la Russie pourrait utiliser l'armement nucléaire en première frappe, notant que cette information a « certainement eu l’aval du Kremlin ».
• Dégénérescence Morale Occidentale : Il qualifie l'attitude occidentale d'« holocauste » de vies ukrainiennes et dénonce la dégénérescence morale du camp occidental. Il affirme que l'Occident est l'héritier du nazisme car il vénère la force .
• Critique Sociétale : Il déplore l'état de la France, affirmant que l'État, sous prétexte de tolérance, fait du prosélytisme pour la transsexualité et la « mutilation sexuelle », renforçant l'idée de la « dégénérescence » occidentale souvent brandie par les commentateurs russes .
• Justification des Actes de Violence/Assassins : Bien qu'il condamne généralement la violence, il remet en question les critiques portées contre l'assassinat ciblé par les Occidentaux et s'interroge si le fait de décrire un dirigeant comme "populiste" ou "pro-russe" (en référence à Robert Fico) vise à « diminuer la gravité du crime commis ». Il cite également Soljenitsyne pour décrire comment le besoin de purger la société est satisfait par la désignation de coupables .